- modérantisme
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• 1792; de modérant, p. prés. de modérer♦ Hist. Doctrine politique, opinion, attitude des modérés, spécialement sous la Révolution française. — Adj. et n. MODÉRANTISTE .⇒MODÉRANTISME, subst.masc.HIST., vx. Doctrine, système politique ou attitude des modérés, spécialement sous la Révolution française pendant la Terreur. Être accusé, suspect de modérantisme; pratiquer le modérantisme. Ceux qui opéreront cette révolution s'empresseront d'arrêter l'effusion du sang, et plusieurs dont les mains en seront encore teintes, seront les apôtres du modérantisme, après avoir été les conseillers et les agens du terrorisme (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p.1689). Marat, bonhomme (...) Saint-Just, bonhomme (...) Danton aussi, bonhomme (...). Mais, sur la fin, il s'était gâté, il était tombé dans le modérantisme (A. DAUDET, Trente ans Paris, 1888, p. 170). Dès 1792, l'affreuse accusation de «modérantisme» désigne d'avance à la mort André Chenier qui n'accepte pas que le glaive de la loi frappe au hasard (MAURIAC, Bâillon dén., 1945, p.419).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1792 (M.-J. CHÉNIER, 19 juin ds Moniteur, t.12, p.695b ds RANFT, p.148). Dér. de modéré; suff. -isme (-antisme prob. d'apr. des mots comme tolérantisme, intolérantisme, etc.). Fréq. abs. littér.:13.
DÉR. Modérantiste, adj. et subst., hist.(sous la Révolution française). a) Subst., gén. masc. Partisan du modérantisme. Les têtes ondulaient, épouvantées et terribles. Montagnards, girondins, feuillants, modérantistes, terroristes, jacobins, cordeliers (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p.187). Les modérantistes, aidant Robespierre à combattre les sans-culottes, espéraient le gagner à leurs vues pour désarticuler le Comité (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p.380). b) Adj. Des modérés. Opinion, tendance, politique modérantiste. Simultanément, une manoeuvre modérantiste se dessina: le troisième numéro du Vieux Cordelier s'en prit, le 25 frimaire (15 décembre), à la loi des suspects (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p.384). — []. — 1res attest.1792 subst.(GOHIER, Législ., 16 sept., Arch. Parl., 1re sér., t.L, p.45, col. 1 ds BRUNOT t.9, p.831, note 7), 1850 adj. (P.-J. PROUDHON, Corresp., t.3, p.266 ds Fonds BARBIER: tartuferie modérantiste); de modérantisme par substitution de suff. (-iste).
BBG. — DUB. Pol. 1962, pp.344-345. — QUEM. DDL t.11.modérantisme [mɔdeʀɑ̃tism] n. m.❖♦ Hist. Doctrine politique, opinion des modérés (ou modérantistes), spécialt, sous la Révolution.0 (…) tous ces prétendus Girondins allaient dans le modérantisme (le mot fut créé pour eux) bien plus loin que les Girondins de la Convention.Michelet, Hist. de la Révolution franç., X, IX.❖CONTR. Extrémisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.